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9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 22:14
  • Reprise de l'écriture de Neige. Finir fin 2012.

    - sur la neige fraîche pâle du matin quelques traces en forme de flèches -

les empreintes laissées par les pattes d'oiseaux des festons erratiques ajourés de trous par les coups de bec,

des poignées de croix, des étoiles pour distraire de l'ensevelissement,

les minces fils d'un écheveau invisible se croisaient et se recroisaient, se dispersaient dans une ponctuation fiévreuse improvisée,

vers nul point où aller ;

une danse

un chant silencieux prisonnier du givre s'étourdissait de lumière tendre dans les creux,

 

tracées à petits points étroitement faufilés des lignes en friche dévidaient une histoire muette déportaient l'attention vers les marges du monde dans la léthargie des choses avec des mots qui ne ressemblaient à rien, un réseau courait sans nul captif et s'effrangeait aux abords des arbres refluait vers l'aube pour laper le jour encore embrumé ;

 

dans les replis de la neige quelques brindilles aussi étaient prises cristallisées par l'aube, un faisceau qui évoquaient la ramure vivante des grands sapins le frémissement des fougères – ou chaude tiède la paille au creux de l'étable le souffle des bêtes au-dessus de la mangeoire -, ce n'étaient que quelques tiges sèches déteintes froissées à force de vent devenues invisibles sous le ressassement blanc, et pourtant accrochées là comme miettes sur la table, douces encore aux doigts gelés,

 

la neige avait des froissements de papier par endroits mince fragile comme lorsqu'il est détrempé par de la colle et se fond dans la pierre là où les souffles d'air l'ont exténué, ailleurs enroulé en volutes semblable à du feutre que l'on devinait spongieux ou craquant ; on pourrait tenter de les ouvrir pour essayer de lire quelques traits dans leurs plis, peut-être gardaient-ils quelques signes de cette nuit,

 

plus le jour s'étendait plus le mystère s'approfondissait,

il semblait que quelque chose se fût rompu avec l'approche du matin qu'une limite eût été franchie sans retour, elle était délivrée du poids même de cette neige qui la recouvrait, disponible, attention déliée écoute détachée rêveuse des légères palpitations de la neige ;  

ce n'était qu'un bruissement à peine perceptible par instants un souffle chuchoté, un peu d'air glissait entre les cristaux amoncelés et déchirait les arêtes de givre avec une délicatesse de soie,

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  • : Ce blog est un de mes carnets, mon e-carnet : j'y expose des observations au jour le jour et des photos. Je publie aussi des extraits de textes en chantier, classés par titres dans les "catégories". Divers articles déjà publiés sur le blog ibant.net en 2009-2010 sont rassemblés dans une autre des "catégories".
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